Communiqué de presse, Communiqué de presse
03/07/2025

•    S1 2025 : de grandes questions politiques, mais pas d’impact significatif sur les performances des marchés, mis à part une volatilité ponctuelle.
•    Les points de vigilance pour les investisseurs pour la seconde partie de l’année : risque géopolitique, tensions commerciales et déficit public des États-Unis. 
•    Point allocation : légère sous-pondération des actions – en particulier américaines – et du dollar. Coté obligataire, éviter les durations longues, le risque de récession restant modéré.
•    Vues positives sur l’Europe: la mise en œuvre du plan Draghi pourrait permettre au continent de combler son retard, en renforçant la compétitivité et en soutenant l’industrie et la tech.

Paris, le 3 juillet 2025 : Edmond de Rothschild AM dévoile ses perspectives d’investissement pour le second semestre de 2025, dans un contexte marqué par une dégradation de l'environnement géopolitique et des perspectives économiques entravées par la politique américaine.

Des perspectives économiques toujours perturbées par la politique américaine et les déficits publics

La mise en place des tarifs douaniers aux États-Unis pourrait nuire à la croissance mondiale au second semestre et augmenter l'inflation américaine, diminuant ainsi le soutien au marché. Cependant, le budget américain 2026, en discussion, propose une relance de 1 % du PIB, offrant l'espoir d'une reprise temporaire malgré le ralentissement anticipé.
Même si le marché obligataire américain ne rentre pas en rébellion, des tensions subsistent parmi les investisseurs non-résidents, préoccupés par leur exposition au dollar. Les marchés pourraient surmonter le creux actuel si une sortie du cycle protectionniste est amorcée, bien que ce scénario demeure incertain.

Benjamin Melman, Directeur des investissements d’Edmond de Rothschild AM commente : « Les discussions entre les US et la Chine pourraient s'éterniser, tandis que celles avec l'Europe s'annoncent complexes. Pour le second semestre, nous choisissons de maintenir une légère sous-pondération des actions, notamment américaines, et du dollar. » 

Une dégradation de l’environnement géopolitique

Une guerre en Europe entre la Russie et l’Ukraine qui s’éternise, des tensions au Moyen-Orient entre Israël et l’Iran, et un risque d’invasion de Taiwan par la Chine d’ici 2027, tout cela dans un contexte où les US, ultime garants de l’ordre mondial, déclarent vouloir revisiter leur engagement (quant à l’Otan, Aukus…). Ce nouveau contexte géopolitique marqué par une montée diffuse de l’incertitude pèse sur les perspectives économiques mondiales et met sous pression les finances publiques. Il oblige également les États à renforcer leur résilience et à réaffirmer leur puissance.

Des vents contraires structurels sur les taux longs

Les taux longs américains sont menacés par les baisses d'impôts non compensées (le DOGE a revu drastiquement à la baisse ses ambitions) entrainant une nouvelle dérive des déficits. 
Dans le reste du monde, les besoins d’investissements publics augmentent sensiblement face à la nouvelle donne géopolitique. Sécuriser davantage son territoire, ses chaines d’approvisionnement et sa souveraineté numérique aura un coût significatif. Les primes de terme, actuellement en cours de reconstitution, devraient poursuivre leur croissance.

Par ailleurs, avec une inflation déclinante, la duration ne joue plus son rôle protecteur en cas de choc. La corrélation entre taux longs et marchés d’actions par exemple est restée particulièrement instable, même lors de la montée des tensions entre Israël et l’Iran. Seule une récession semble en mesure de restaurer les propriétés initiales du marché obligataire. De plus, le dollar n’a pas assuré son rôle traditionnel, notamment dans la phase de montée des tensions géopolitiques. En conséquence les équipes d’investissement d’Edmond de Rothschild AM préfèrent rester à l’écart des durations longues, en raison du risque de récession modéré.

Le retour d’un leadership allemand annonce-t-il celui de l’Union Européenne ?

L'Allemagne, après une période de stagnation, a connu des changements rapides. Historiquement, son économie reposait sur l'importation de matières premières russes et l'exportation de biens de valeur, surtout vers la Chine, sous protection américaine. Aujourd'hui, la crise allemande revêt une dimension quasi existentielle, incitant l'Europe à suivre ses réactions pour des changements majeurs dans l'UE. M. Merz, depuis les dernières élections, adopte une approche audacieuse, avec un plan ambitieux d’investissements dans la défense et les infrastructures, des réductions d'impôts pour les entreprises, et un rôle international renforcé, notamment concernant l'Ukraine.
Le chancelier M. Merz prévoit de se concentrer fortement sur les sujets internationaux, et la question est de savoir si il pourrait influencer l'Europe à suivre les recommandations du rapport Draghi, qu'il a vivement salué. Si cette tendance se confirme, la hausse des actions européennes devrait continuer, bénéficiant du fait que les investisseurs internationaux sont encore sous-pondérés sur l'Europe.

Benjamin Melman conclut : « En cette seconde partie de l'année, nous adoptons une approche prudente envers les actifs américains, tout en continuant d'explorer d'autres classes d'actifs. Des surprises positives pourraient émerger si l'administration Trump tourne le dos au protectionnisme, favorisant ainsi un climat de déréglementation et de réduction fiscale. En Europe, la mise en oeuvre du plan Draghi pourrait permettre de combler une partie du retard. L'essor de l'IA pourrait progressivement améliorer la productivité, bien que son impact reste encore limité à ce stade. Cependant, la prudence reste de rigueur face à la valorisation élevée des actifs, l'incertitude de la politique américaine, les tensions géopolitiques, et les perspectives économiques générales. »

Contact presse 
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